Creative Commons France

[Bastien <bzg AT altern.org>]

Bonjour Valentin,

"Valentin Villenave" <v.villenave AT gmail.com> writes:

> ce que tu dis est intéressant -- même si on peut aussi y voir une
> simple question de mise en page :-)

Est-ce que l'histoire du libre n'a pas commencé par une question de mise
en page ?  J'imagine RMS en train de pester contre une imprimante qui ne
respecte pas la pagination qu'il avait définie dans Emacs...

Mais même si c'est une question de mise en page, cela ne signifie pas
que c'est une question seulement formelle : le code couleur choisi pour
distinguer les « Free Culture approved » des autres contribue lui aussi
au sentiment que j'ai de voir certaines licences présentées comme
meilleures (parce que plus FSF-libres) que d'autres.

De toutes façons, j'imagine que cette labelisation a déjà soulevé des
résistances à l'intérieur de CC, et j'arrive à me représenter le travail
de fond qu'ont dû faire RMS et des gens comme Benjamin Mako Hill pour
convaincre CC de faire ça...

Mais je tiens quand même à exprimer mes réticences, qui viennent
vraiment de l'extérieur - d'un utilisateur lambda, si vous préférez.

Autre chose: freedomdefined.org ...  est-ce que je suis le seul à être
effaré de voir qu'on peut choisir un tel nom de domaine ?  Relisez
calmement : freedomdefined... Freedom Defined ! Je sais que nous autres
libristes adorons G. Orwell et 1984 -- ça permet de dénoncer la grosse
machinerie des logiciels privateurs (et de prouver que nous savons lire,
au passage), mais là, "freedomdefined" excusez-moi c'est pire que 1984,
c'est presque du L. Ron Hubbard !

> À mon sens, il serait illusoire de chercher à conjurer une fois pour
> toutes les rivalités qui caractérisent la communauté du Libre au sens
> large... Label ou pas label, il s'en trouvera toujours certains pour
> en rejeter (ou en stigmatiser) d'autres. Mais si ce label ne fait que
> déplacer le terrain de ces divergences, il crée tout de même un pont.

On se plaint de la diversité encombrante des licences.  Pour moi cette
diversité est un frein aux simplifications abusives.  Elle force les
gens à se documenter, à argumenter, à prendre en considération les
réflexes et les craintes des uns et des autres dans le lent processus
individuel par lequel on se motive à publier en libre.

À nouveau, je reconnais parfaitement l'utilité de mettre à part ces
licences « libres », mais la manière dont c'est fait me paraît trop
simplement distribuer les bons et les mauvais points.

> Aujourd'hui grâce à ce label les projets de modeste envergure peuvent
> simplement s'en référer à freedomdefined.org ou au site des Creative
> Commons, et cela constitue un gain de tranquillité, de temps et de
> ressources fort appréciable.

Cela pourra aider, j'en conviens...  mais cela pourra aussi avoir des
effets bizarres.  Enfin bon, plus la peine d'épiloguer, ce n'est pas 
si grave.  Attendons de voir comment tout cela prend.  

Merci pour le dialogue, cordialement,

-- 
Bastien