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[Hervé Le Crosnier <herve AT info.unicaen.fr>]

        Bonjour,

        Le 28 mars dernier, j'étais invité par le Conseil
        Scientifique de l'Association ATTAC dans le cadre
        d'un séminaire sur "L'émancipation aujourd'hui".

        Il s'agit pour cette association de réfléchir aux
        nouvelles conditions des affrontements entre dominants
        et dominés, et des nouvelles formes (et objectifs
        utopiques) que peut prendre l'émancipation dans ce cadre.

        On m'a invité pour parler de l'expérience "politique" du
        mouvement des logiciels libres.

        Je viens de finir le texte de mon intervention, et l'association
        ATTAC l'a mis en ligne :
http://www.france.attac.org/spip.php?article9864

        Pour une fois je ne vous mets pas le texte directement
        dans le message, et vous laisse le soin, si vous en éprouvez
        l'envie, d'aller voir directement sur ce site "premier éditeur".

        Car comme d'habitude, c'est en licence creative commons by-nc,
        ce qui veut dire qu'il peut être repris par tout site qui
        s'estime intéressé.

        J'ai essayé de m'adresser à un lectorat qui n'a pas souvent
        l'oreille du mouvement des logiciels libres : les militants
        des mouvements sociaux, qui doivent découvrir à la fois
        l'enjeu et l'importance du logiciel (libre) et les leçons
        proprement politiques que l'on peut en tirer.

        Ce travail est pour moi en liaison avec ce que nous avons
        essayé de faire lors du "Forum social sciences & démocratie"
        qui s'est tenu à Belèm en janvier dernier (les vidéos bientôt
        en ligne, je vous en reparle). Il s'agit de créer une
        "nouvelle alliance" entre les mouvements sociaux issus des
        questions des luttes industrielles, les premiers mouvements
        d'émancipation sociétaux (féminisme, mouvement des homosexuels,
        droits des minorités,...) et les "nouveaux mouvements sociaux
        du numérique".

        J'aurai l'occasion de reprendre et approfondir ces questions
        lors de l'Université d'Ete d'ATTAC, fin août à Arles... et peut
        être de vous y rencontrer.

        Bonne lecture

Hervé Le Crosnier

PS : Il y a évidemment un "disclaimer" en tête de l'article que je
vous mets quand même ici.

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Un mouvement ne parle que rarement de lui-même. Il agit, propose,
théorise parfois sa propre pratique, mais ne se mêle
qu’exceptionnellement de la descendance de son action dans les autres
domaines, qu’ils soient analogues, tels ici les autres mouvement dans le
cadre de la propriété immatérielle, ou qu’ils soient plus globalement
anti-systémiques.

Les incises sur le rôle politique du mouvement du logiciel libre dans la
phase actuelle et sa puissance d’émancipation ne sont donc que mes
propres interprétations... même si une large partie du mouvement en
partage, si ce n’est l’expression, du moins le substrat.

Mais d’autres, pourtant membres du même mouvement, et construisant eux
aussi le bien commun du logiciel libre pourraient penser que leur motifs
d’adhésion et leur objectifs restent largement différents, considérant
l’élaboration de logiciels libres comme une autre approche de l’activité
capitalistique et de marché, mais qui leur semble plus adaptée au
travail immatériel.

Approche « pragmatique » et approche « philosophique » ne sont pas
incompatibles, c’est du moins la principale leçon politique que je pense
tirer de ce mouvement et de son impact plus global sur toute la société.

Car si un mouvement ne parle pas de lui-même, il « fait parler » et
exprime autant qu’il ne s’exprime. Le mouvement des logiciels libres, et
ses diverses tendances, est plus encore dans ce cas de figure, car son
initiateur, Richard M. Stallman n’hésite pour sa part jamais à placer
les fondements philosophiques au coeur de l’action du mouvement.

.... la suite à :
http://www.france.attac.org/spip.php?article9864